Press and exhibitions by the Association

Avril 2000 : “Du cubisme au fantastique” - Fondation Taylor - Paris

(…) Indépendant de caractère autant que dans sa création, il laisse une œuvre insolite, hors des normes et cependant inspirée par des grands maîtres : Bosch et Bruegel mais encore Goya et Van Gogh et, bien sûr, Ensor. Fantastique, expressionniste, onirique, l’on ne saurait définir son œuvre, singulière en tout cas, affranchie de tout modèle servile mais empruntant à et là ce qui convient à sa démarche picturale.

En une figuration au trait pur, affirmé et sensible, il a développé les thèmes les plus divers : paysans, baladins, carnavals ; et si l’écriture a évolué allant d’un cubisme réinventé, adouci, lisible notamment dans les portraits, vers un art où la poésie, la féerie, l’imaginaire se croisent dans des compositions où se multiplient les allégories.
Eekman possédait la science du dessin, ordonnait ses couleurs avec subtilité, il avait adopté le travail au glacis sur fond “à l’ancienne”, truchement d’images raffinées car il avait le goût de l’esthétique des formes, jamais agressives. Et si, souvent, ses toiles et gravures apparaissent “fantastiques” le réel demeure présent par les paysages qui la plupart du temps servent de fond au sujet. Remarquable graveur, il a laissé des compositions au fin graphisme traité dans la spontanéité d’un dessin juste exprimant la réalité et l’au-delà de cette réalité.

Nicole Lamothe. Univers des Arts. Avril 2000

Cette exposition est une redécouverte et un juste hommage à un peintre flamand qui était de la lignée de Bruegel et Jérôme Bosch mais qui vivait dans le Montparnasse il a pratiqué sans relâche la peinture et la gravure, passant insensiblement de débuts cubisants à un réalisme tenté par un expressionnisme à l’unisson de ses sujets pris dans la réalité quotidienne
…La grande maîtrise d’Eekman allié à une parfaite connaissance du métier – il adopte le travail au glacis sur fond “à l’ancienne” à partir de 1934 - sert un univers très personnel où réel et imaginaire cohabitent. Installé à Paris dès 1921, il compte parmis ses amis Chagall, Kisling, Max Ernst. Il évolue vers un fantastique poétique dont rendent compte plusieurs peintures.
…Ce visionnaire est aussi un graveur d’exception. Son invention fait merveille dans des suites comme “Till Ulenspiegel ” où le trait virtuose sert une inspiration jamais prise en défaut.
Dans les années 50, il s’insurgea contre l’art abstrait, poursuivant dans l’isolement un expressionnisme où la narration souvent onirique s’épaule d’une palette riche. Dans ce délire visuel des ultimes années, Eekman renoue avec un humanisme où son art a toujours puisé force et authenticité.

Lydia Harambourg. La Gazette de l’Hôtel Drouot. Avril 2000

Des portraits où s’expriment des sentiments, des scènes étranges peuplées de sorcières et de saltimbanques, des nus féminins d’une fraîcheur déconcertante et des paysans, des marins, des mendiants, des jeunes filles courant au bord de la mer les cheveux au vent, autant de toiles, dont le sujet principal est constamment l’homme ou la femme, bref, l’humanité immuable à travers les âges.Toujours figuratives, ces œuvres aux splendides coloris, dans la tradition d’un Bruegel, d’un Bosch ou d’un Dali, nous proposent une vision à mi-chemin du réalisme, de l’expressionnisme et du fantastique. Les hommes, les animaux, les végétaux se réunissent sur ces tableaux pour exprimer la vie et nous dire que le monde réel ou imaginaire est tout simplement beau. Hymne à la vie et à l’esprit, cet œuvre peint, où rivalisent la couleur et le graphisme, témoigne d’une imagination fertile et d’un immense talent de dessinateur et de coloriste.

Irène Brice. Arts Antiques Auctions. Mai 2000


Avril / Juin 2004 : “Nicolas Eekman” - Palais de l’Europe - Musée de Menton

Nicolas Eekman un artiste hors normes.
Surréaliste ? Il s'est toutefois penché avec humilité sur le réel qui l'entourait. Il dévisage les gens de son peuple avec une patience amicale : les bergers, moissonneurs, pêcheurs, mendiants, bateleurs, figures de bois, sont autant de portes vers l'univers de la culture belge dont on sous-estime souvent les richesses.
Sont aussi présentés au cœur de l'exposition des contes pour enfants illustrés par le peintre et un ensemble de correspondances avec André Gide et Clara Malraux notamment.

Nice Matin, Ed. Menton, Thierry Azzopardi. Avril 2004

Incontournable ! c'est le terme qui convient pour qualifier l'exposition consacrée à Menton aux œuvres de Nicolas Eekman. La puissante originalité de cet artiste visionnaire impose en effet, un détour par la Galerie d'Art Contemporain du Palais de l'Europe où est également présenté sa correspondance avec d'autres grandes figures du XXème siècle notamment André Gide.

Nice Matin Ed. Générale. Avril 2004.

Il édifie en un demi siècle une œuvre de peintre et de graveur d'une puissante originalité. Car aucune définition esthétique et aucune étiquette critique ne peut rendre compte vraiment de la personnalité singulière d'Eekman…
Réaliste ? Mais Eekman il est capable, lui, le violent, le fougueux, d'être aussi l'homme du calme, de la paix, un grand peintre du silence.
Surréaliste ou surréalisant? Eekman s'est cependant penché avec humilité sur la réalité quotidienne de son pays, champs et rivages, dunes et polders. Il dévisage ceux de son peuple avec une patience amicale, bergers et pêcheurs, moissonneurs et sorcières, baladins et mendiants.
Ce visionnaire fantatisque qui croise dans ses rêves vrais Till Ulenspiegel et le bestiaire des fées, les passants du cauchemar et les poissons volants, les moissonneurs aux champs ou les marchands d'oiseaux dans la rue, est aussi ce dessinateur au trait serré et aigu.

Les petites affiches des Alpes Maritimes - Menton Magazine n° 82
Monaco Hebdo. Avril 2004


Juin / Juillet 2006 : “Nicolas Eekman”– Atelier Grognard – Rueil-Malmaison

L’exposition sur Nicolas Eekman retracera “sa longue vie de travail, qui va du cubisme au fantastique en laissant transparaître un humanisme toujours très fort”
Eekman est un peintre anticonformiste et méconnu, dont les œuvres gagnent à être découvertes.» Celles-ci sont intimement liées à la biographie de l’artiste.
… En 1913, étudiant en architecture à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, il découvre la culture latine, aux antipodes de celle de sa famille. Réalisant alors que l’académisme n’est pas sa voie.
…Rapidement, l’influence de l’architecture sur sa peinture se fait jour, Eekman construisant chacun de ces tableaux de façon admirable. C’est sa période cubiste…
En perpétuelle révolte, Nicolas Eekman s’en prend à la “fumisterie de l’art abstrait”, qui n’est pour lui “qu’une simple évolution de l’art décoratif”. Toujours imprégné par l’art flamand, il évolue petit à petit vers des représentations imaginaires, en entamant ses créations par des formes abstraites pour terminer sur du figuratif. À travers son art, le peintre défie la modernité, mais pas le progrès, et affirme régulièrement à ses proches travailler “sous impulsion”.

Xavier Cheneseau. Rueil-Malmaison. Juillet 2006

En relisant simplement les études faites sur Nicolas Eekman, il s’y dégage un sentiment proche de la frustration et la quasi-certitude que le monde de l’art est passé à côté d’un peintre majeur de sa génération, délaissé par la critique…
…Car cet homme du nord au tempérament eurythmique du sud, s’est bien installé dans la capitale et y a déposé ses pinceaux au moment où il existait encore une frontière physique entre les pays du futur Benelux et la France…
Ah, les figures d’Eekman, à elles seules, elles nous ouvrent le monde virtuel de l’hallucination et de l’onirisme: celles des clowns, des bateleurs, des cavistes, des innocents, des querelleurs, des messagers, et même celles des bœufs sont saisissantes en diable, avec une mention particulière à celle du marin et du chasseur.
Et que dire des contrastes captivants avec les fonds d’arbres suggérés dans le plus pur style pointilliste si cher à Signac ? Et bien, que malgré tous ces types et genres distinctifs, on peut affirmer qu’il y règne grâce à la « patte magique » d’Eekman, une harmonie et une homogénéité étonnantes.
Vous ressortirez sonnés, presque saoulés, pleins d’arlequins, d’œufs divers et variés, de poissons volants multicolores, de Papageno-oiseleurs enchantés, de fleurs artificielles, incapables que vous serez de remettre de l’ordre logique dans vos cellules grises tant mises à contribution, car, assurément, cet Homme y a semé le trouble par la qualité de ses messages cryptés, et le dernier dessin lui aussi inachevé que vous rencontrerez au gré de cette merveilleuse exposition, sera la quintessence de l’inventaire : une fois fini, tout semble simple et harmonieux chez Eekman, alors que chaque détail y est pensé, repensé, griffonné, repri, rajouté, déplacé, puis enfin stabilisé. Tout comme ses signatures secrètes, et sa manière ultra-personnelle de dater ses œuvres !

Denis Guermonprez. Rueil-Malmaison. Juillet 2006